Le mur non porteur, qu’on appelle aussi cloison, a une mission bien simple : diviser les espaces de la maison. Contrairement au mur porteur, il ne supporte pas les charges de la structure.

En théorie, on peut donc l’enlever sans craindre pour la stabilité du bâtiment.

Mais attention : la pratique peut parfois réserver des surprises. Si une structure est déficiente ou affaiblie avec le temps, il arrive qu’un mur non porteur finisse malgré lui par jouer le rôle de mur porteur. Et là, son retrait peut causer des problèmes structuraux sérieux.

QUAND UNE CLOISON DEVIENT MALGRÉ ELLE UN MUR PORTEUR

Voici quelques situations réelles où des cloisons, censées être inoffensives, ont fini par reprendre une partie des charges :

1. Les bungalows des années 60
   Normalement, les fermes de toit de cette époque sont autoportantes : elles répartissent les charges (comme le poids de la neige) directement sur les murs extérieurs. Résultat : les murs intérieurs ne sont pas porteurs.

Sauf que, dans certains cas, les fermes étaient mal conçues ou affaiblies. Elles se sont alors affaissées et se sont mises à s’appuyer sur des cloisons. En enlevant ces murs, des propriétaires ont vu apparaître des affaissements et des fissures inattendues.

2. Le cottage et la poutre fatiguée
   Dans ce scénario, la poutre du plafond du rez-de-chaussée n’était pas assez solide pour porter la structure au-dessus. Résultat : elle a commencé à se déformer (ce qu’on appelle une flèche) et à transférer son poids sur une cloison.

Quand le mur a été retiré, la poutre a plié davantage, ce qui a entraîné des fissures dans les murs et même un plancher affaissé à l’étage.

3. Les solives trop longues
   Autre cas : des solives mal dimensionnées. Trop longues, elles n’arrivaient pas à supporter correctement le plancher. Elles ont fini par s’appuyer sur une cloison, qui s’est transformée en support improvisé.

Le retrait de ce mur a alors provoqué des fissures majeures et endommagé les planchers en céramique.

LA RÈGLE D’OR AVANT DE CASSER UN MUR

Avant de sortir le marteau et de dire adieu à une cloison, il est essentiel de toujours faire appel à un professionnel.

Un ingénieur en structure doit venir sur place pour :

• Évaluer l’état réel de la structure

• Déterminer si le mur est porteur ou non

• Proposer un plan de renforcement (poutre, colonnes, etc.) si nécessaire

Et bien sûr, les travaux doivent être confiés à un entrepreneur détenant une licence RBQ, question de sécurité et de conformité.

MORAL DE L’HISTOIRE

Même si un mur a l’air simplement décoratif, il peut jouer un rôle crucial dans la stabilité de votre maison.

Un professionnel doit toujours valider la situation avant d’agir.